Aujourd'hui je vais un peu vous raconter ma vie, puisque je vais vous expliquer comment je suis devenue artiste peintre autodidacte, et pourquoi. Si vous vous posez des questions sur votre propre parcours, cet article pourra peut être, je l'espère, vous aider dans vos interrogations.
Comme beaucoup de créatifs, j'ai découvert cette caractéristique très tôt dans ma vie. J'ai l'impression quand je regarde mon parcours et celui des autres personnes artistes autour de moi que c'est une capacité presque innée, comme un trait de caractère. En tout cas, l'art n'est pas quelque chose que l'on m'a transmis, je n'ai d'ailleurs aucune personne de ma famille dans ce milieu. Pourtant la création artistique à toujours fait parti de ma vie. Enfant je passais des heures à dessiner, j'ai d'ailleurs longtemps voulu devenir dessinatrice de BD.

A la fin du collège, j'ai été interroger mon professeur d'arts plastique sur la possibilité d'entrer en école d'art. Il m'a répondu qu'il ne pensait pas que c'était pour moi, car je détestais suivre les consignes et je n'aimais faire que ce que je voulais, ce qui n'arriverait presque jamais si je suivais cette voie. Je crois qu'il m'avait bien mieux cerné que je ne m'étais cerné moi-même à ce moment ! J'ai été déçue par sa réponse mais j'ai suivi son conseil. Et effectivement, j'ai pu observer plus tard les devoirs et travaux de ma petite sœur durant ses 2 ans de mise à niveau en art appliqué, et je vous confirme que ces études là m'auraient fortement déplu.
2002 le style absolu.
A la fac je me suis fait un ami, qui est plus tard devenu mon colocataire. Celui-ci dessinait magnifiquement, j'adorais son travail. Je suis devenu sa coloriste, car il ne touchait pas du tout à la couleur, et je me suis aperçue que j'adorais ça, peut être encore plus que de dessiner. Ça a été une très chouette collaboration, mais lorsqu'elle a prit fin, je n'avais plus du tout envie de dessiner, et j'ai arrêté pendant plusieurs années (je crois que c'est la période de ma vie qui voulait ça aussi, j'étais plus intéressée par les sorties et les fêtes entre amis que par le fait de dessiner calmement dans mon coin).

2005 Période bohème, vêtements fait main...
Malgré tout j'étais incapable de rester sans créer. Je me suis alors mis à la photographie. Après plusieurs années à me former en autodidacte, et grâce aux encouragements de mes proches, j'ai décidé de me lancer comme professionnelle. Cette aventure a duré seulement un an, mais a été très formatrice, malgré la dureté de l'expérience. J'ai compris plusieurs choses sur moi-même, et surtout ce que mon professeur du collège avait vu des années auparavant. Je détestais travailler sur commande. Et malheureusement, la photographie, peut être encore plus que les autres pratiques artistiques, nécessite de travailler à la commande (enfin sauf si vous êtes suffisamment bon pour vendre directement vos propres tirages d'art, mais ce n'était pas mon cas). J'ai couvert quelques mariages durant l'été, pas mal pour une première année d'ailleurs, fait quelques shooting de mode, mais je n'ai pas aimé ça. Et je me suis aussi aperçu que la vie d'artiste c'était : 1 tiers du temps à faire ce qu'on aime (créer) et 2 tiers à chercher des clients et faire du marketing. Je n'étais pas prête pour cette réalité, j'ai préféré arrêté. Ce qui est dommage, c'est que ça m'a dégouté de la photo. Encore aujourd'hui je ne touche plus à un appareil pour le plaisir.

Un bon résumé de ma journée
Comme j'avais fait une formation en graphisme informatique après le bac (grosse déception de ce côté d'ailleurs, car comme j'étais passionnée et très demandeuse en connaissance sur ce thème j'avais déjà maitrisé tous les sujets abordés par l'école avant d'y entrer, je me suis donc ennuyée pendant 2 ans...), je me suis décidé à utiliser mes connaissances pour faire des petits jobs en freelance (design de sites internet, quelques logos...), sans grande motivation c'était encore des travaux de commande. Et puis je me suis lancée dans la papeterie d'art. Je designais des faire-part, invitations, petites décorations pour des particuliers, en papier découpé. Toujours la même histoire, j'ai vite été dégoutée par la chasse aux prospects, et les innombrables retouches demandés par les clients, vraiment, c'est ma hantise. J'ai décidé de faire une pause et de ne plus exercer de métier artistique.
Mais chassez le naturel, il revient au galop, et voilà que pour mes 30 ans, je tombe dans l'aquarelle comme certains tombent dans la drogue, je deviens complètement accroc, je peins tous les jours pendant des mois, j'ai l'impression de respirer à nouveau. Petit à petit je m'essaye aux encres à alcool, à la peinture sur céramique, et puis à l'acrylique, et je découvre la pratique de l'art abstrait. Et c'est à ce moment précis que j'ai senti que j'avais trouvé ce que je cherchais depuis le début. Une liberté totale et non négociable dans ma pratique. Enfin, et même quand je travaille sur commande, je peux mettre comme condition la liberté de mon trait. Enfin l'aspect marketing, la recherche de clients n'est plus un problème pour moi. Voilà où j'en suis actuellement, et j'espère que cela durera le plus longtemps possible.

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